Le «Fleur de Lampaul» accoste au port d’Oran

C’est dans le cadre de la coopération algéro-française entre le ministère de l’Environnement et de l’Aménagement du territoire et le Conservatoire français du littoral que cette expédition a été entreprise. Arrivant du Maroc, cette équipe a tout d’abord visité l’île de Rachgoun, à Béni-Saf, où elle a constaté de prime abord la menace sur la biodiversité, qui progresse à grands pas en raison de l’installation anarchique et galopante de décharges sur les lieux.

Au niveau des îles Habibas, l’équipe, composée de plusieurs experts dont deux océanographes, un zoologiste, deux botanistes, une dessinatrice naturaliste, un ornithologue et deux océanographes, s’est penchée sur l’étude de la faune des lieux. Selon le coordinateur du groupe, M. Bernard Fabrice, les espèces se trouvant au niveau de ces endroits sont exposées à une extinction rapide si aucune mesure préventive adéquate n’est prise.

On peut citer diverses espèces se trouvant aux îles Habibas qui sont ainsi menacées, tels la tortue verte et le phoque moine, de même que le mérou, ce poisson qui se fait facilement tirer. Pour en revenir à la pêche, la sonnette d’alarme sera tirée contre certaines pratiques, notamment le comportement irresponsable de certains plaisanciers et celui de nombres de pécheurs qui ne ménagent pas la faune aquatique. Les tortues marines sont ainsi devenues victimes de la pollution, surtout la pollution par le plastique.

Avalant ces déchets qu’elles prennent pour des méduses, elles meurent étouffées. «Par ailleurs, expliquera notre interlocuteur, nous avons constaté l’existence de quatre plantes qu’on ne trouve qu’au niveau des îles Habibas. Il devient plus qu’impératif d’agir en conséquence, comme il est important de signaler que, de tous les pays méditerranéens, l’Algérie est le seul pays, avec la France et l’Espagne, à disposer d’une loi de la protection du littoral.» Signalons que le Bassin méditerranéen est le deuxième point mondial en diversité biologique, après l’Amazonie.

On constate cependant que près de 104 espèces y sont en voie de disparition. Selon notre interlocuteur, le but de la Fondation Hulot, avec la collaboration des amis de la mer qui sont membres du conseil d’orientation au Commissariat national algérien, le projet présenté comporte deux parties: aider à renforcer la commission et lui permettre de jouer son rôle, et mettre en place des investissements d’aménagement et de surveillance. Ce programme est financé par le Fonds français de la protection de l’environnement, avec un apport de 1,200 million d’euros, qui servira à la protection de la biodiversité et à la valorisation des sites à protéger. 

Par H. Y. - La voix de l'Oranie