Il semblerait que le nom « Wahran » (Oran en Arabe) vient du mot arabe « wahr » (lion) et de son duel (deux) Wahran (deux lions).
La légende dit qu'à l'époque (vers l'an 900), il y avait encore des lions dans la région. Les deux derniers lions chassés se trouvaient sur la montagne près d'Oran et qui d'ailleurs s'appelle « la montagne des lions ».
Il existe, devant la mairie d'Oran, deux grandes statues symbolisant les deux lions en question.
Domination Arabe
Après sa création en 902 par les marins andalous, Oran devient un perpétuel objet de conflit entre Omeyyades d'Espagne et Fatimides de Kairouan. Elle est plusieurs fois détruite pour renaître chaque fois de ses cendres, fatimide ou omeyyade, sur fond d'alliances complexes changeant sans cesse avec les tribus berbères locales : Azadjas, Maghraouas, Ifrides ou Sanhadjas….
La période la plus trouble dure jusqu’en 1016 lorsque la ville devient Omeyyade. En 1081, c’est l’avènement de l’empire almoravide dont le règne finit en 1145 à Oran même où se produit la dernière confrontation avec les Almohades et où meurt le dernier prince almoravide, Tachfine, sur la route de Mers El Kébir en essayant de gagner le port où il devait embarquer pour l’Andalousie.
Avec le début du 13e siècle c’est la constitution des royaumes de l’est et de Tlemcen sur le corps de l’empire Almohades tandis qu’au Maroc, les Mérinides commencent à prendre du terrain sur l’autorité de l’empire. Le royaume zyanide de Tlemcen, dont font partie Oran et sa province, est alors pris en étau entre les Hafcides de l’est et les Mérinides de l’ouest.
Durant toute cette période violente, Oran constitue chaque fois le motif essentiel des conflits, en tant que principal port du royaume de Tlemcen et l’un des carrefours primordiaux des relations commerciales du bassin méditerranéen. On sait que les Mérinides vont, à un certain moment, jusqu’à proposer la paix avec Tlemcen à condition de continuer de garder Oran. Durant toute cette période aussi, la ville d’Oran sera tour à tour et plusieurs fois de suite, zeyanide, Mérinide, hafcide. Le premier siège Mérinide d’Oran a lieu en 1296, et la dernière tentative des rois de l’ouest de rependre Oran a lieu en 1368 sous le roi zeyanide Abou Hammou Moussa II.
Suit alors une longue période tragique marquée par les luttes intestines au sein du royaume de Tlemcen pour la succession au trône jusqu’en 1425 lorsque le sultan hafcide Abou Farés, qui reprend tout le Maghreb central, désigne Abou El Abbés, dernier fils de Abou Hammou ll, à la succession. Mais la brouille zeyanide ne s’arrête pas pour autant le gouvernement de la ville d’Oran fait aussi l’objet de convoitise au sein de la famille zeyanide.
De ce fait la ville constitue chaque fois un foyer de résistance à la cour de Tlemcen, comme une sorte de principauté indépendante se gouvernant seule et librement. C’est sans doute à la faveur de ces dissensions et ces déchirements continus qui affaiblissent le royaume que se fait la prise d’Oran par les Espagnols en 1509.
Domination espagnole
Cela commence par un massacre et se termine par un tremblement de terre.
Entre les deux événements près de trois siècles se sont écoulés. 1509, après l'occupation de Mers-el-Kébir quatre années auparavant, les troupes espagnoles, levés par le cardinal Francisco Jiménes de Cisneros, s'attaquent à Oran, la conquiert entièrement après avoir passé une bonne partie de sa population au fil de l'épée et transforment aussitôt les plus belles mosquées de la ville en églises.
Il y a du ressentiment à la base de cette entreprise, mais aussi une ambition stratégique : faire de l'Oranie un réservoir alimentaire pour l'Espagne et contrôler durablement la partie occidentale des cotes algériennes.
Deux objectifs, deux échecs. Ce rêve orgueilleux ne pourra jamais prendre quelque consistance. Et la longue occupation espagnole, n'assurera jamais une domination réelle au-delà des forteresses continuellement attaqués. Quand a la prétention de faire de cette région un grenier à blé pour la péninsule, elle apparut bien vite pour ce qu'elles étaient, une illusion, car derrière les forteresses les troupes espagnoles ont plus comté sur quelque chargement salvateur, venant de Malaga ou de Carthagène que sur ce qu'elles pouvaient arracher aux terres et aux tribus de la région qu'elles surveillaient, peu ou prou, de leurs remparts.
C'est ainsi que le compte d'Alcandete fait dire à l'un de ses messagers parti en 1535 pour la cour « j'ai eu plus de peine à défendre ces deux places contre la faim que contre l'ennemi ».
En près de trois siècles, la place d'Oran eut à subir dix grands sièges qui durèrent de quelques semaines à quelques mois, mais en vérité, chaque année ou presque connaissait ses deux ou trois petites attaques de harcèlement. L'image du « pieux et vaillant guerrier espagnol » était réduite au syndrome de l'assiégé s'inquiétant de l'épuisement des vivres et des munitions et toujours guettant l'arrivée de secours incertains par mer.
La première libération d'Oran s'est faite en 1705 par le Bey Bouchelagham qui en fit le siège du beylick. Mais cette libération est de courte durée puisque les Espagnols reprennent la ville en 1732 avec une flotte plus importante que la première. Néanmoins, cette seconde implantation espagnole s'avèrent plus difficile que la précédente. Elle prend fin en 1792, un 8 octobre. Ce jour-là, la ville espagnole est assiégée par Mohamed ben Othman, dit Mohamed El Kebir.
Au cours de la première nuit du siège, un tremblement de terre détruit Oran, et Mohamed El Kebir, qui aurait pu prendre la ville sans coup férir, préfère laisser les Espagnols enterrer leur morts et soigner leurs blessés. Des négociations vont s'ouvrir qui durent toute une année pendant laquelle les Espagnols cherchent à se maintenir par des renforts.
Mais le 12 septembre, le Bey propose un traité au roi Charles IV , que celui-ci se trouve alors obligé de signer. Début 1792 enfin, les Espagnols quittent définitivement Oran. L'incapacité des Espagnols a pénétré à l'intérieur des terres et à se maintenir a toujours été une constante de leur présence en Oranie. Ainsi, leur occupation de la côte oranaise, déjà onéreuse, s'est finalement révélée vaine. La preuve en est que, mis à part des murailles encore debout ou effondrées, il n'en reste pas grand chose dans la mémoire de la ville, sauf quelques survivances dans le langage des Oranais et, parmi elles, cette expression tellement significative des misères endurées par les Espagnols cantonnés dans Oran.
A ce jour, en effet, pour marquer la distance et l'éloignement, on dit de quelqu'un qu'il habite Cartajena. Carthagène, le port Espagnol d'où les vivres, les munitions et les secours ne vinrent jamais à temps quand ils vinrent…
Les successeurs de Mohamed El Kebir au Beylick de l'ouest, dont Oran est le siège, sont Othman, Hocine El Manzali, Mohamed Mékalléche, tous trois fils de Mohamed El Kebir, puis hocine El Manzali encore une fois, ensuite Mohamed Errikid, frère de Mohamed El Kebir, qui sera connu sous le nom de Boukabous, ensuite Ali Kara Bargli, gendre de Mohamed El Kebir, enfin Hassan, ancien cuisinier de Othman. Hassan gouverne le beylick jusqu'en 1830 quand, après la prise d'Alger par l'armée française, une escadre commandée par le capitaine de Bourmand, rentre à Mers-El Kebir.
Après quelques jours de négociation. Hassan remet sa lettre de soumission. Mais la prise réelle de la ville se fait en janvier 1831 par le général Danrémont qui trouve sur place que 2750 habitants, dont 2500 juifs. Le 7 janvier de cette année, le Bey Hassan est autorisé à partir à la Mecque avec sa famille et ses biens.
Domination française
En 1831, la ville comme le reste du pays devint colonie française. La ville a été préfecture du département d'Oran qui occupait tout l'ouest. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le 3 Juillet 1940 la flotte française du gouvernement de Vichy basée à Mers el Kébir, fut bombardée par la flotte anglaise venant de Gibraltar, cette attaque occasionna 1000 morts dans les rangs français. Le 8 novembre 1942, c'est au tour des anglo-américains de débarquer, prélude au débarquement en Italie.