La fin du championnat de la Nationale «Une» n’est plus qu’à quatre bornes et rien n’est encore joué en haut comme en bas du tableau. Mathématiquement, tout reste possible et c’est ce qui fait que le suspense restera de mise jusqu’au bout. Dorénavant, le moindre point vaut son pesant d’or, aussi bien pour les équipes qui jouent les premiers rôles que pour celles qui ont le maintien comme unique et principal objectif.
Pour en glaner, et surtout le maximum, il faudra réunir les meilleures conditions possibles, aussi bien techniques, physiques que morales, et tout ceci dans un climat serein, car sans cette condition, les joueurs ne pourront jamais s’exprimer comme il se doit, ni donner le meilleur d’eux. Le moindre petit détail aura une importance capitale et ça, les techniciens le savent très bien et feront tout ce qui est en leur pouvoir pour préparer, du mieux possible, leurs poulains.
Mais, malheureusement pour eux et pour le team qu’ils drivent, toute leur besogne et leurs gros efforts tombent souvent à l’eau par la faute des dirigeants, du moins certains, qui n’en font qu’à leur tête en ignorant, exprès, certains facteurs. Et, le comble dans tout ça, c’est qu’après l’échec, c’est aux entraîneurs qu’on l’impute. Aussi, ils sont sacrifiés et jetés en pâture à l’opinion sportive alors qu’ils n’y sont pour rien.
C’est à leurs employeurs qu’on devrait faire endosser la responsabilité du ratage et ce, pour n’avoir pas su stimuler les athlètes et créer l’ambiance adéquate en refusant de voir où se situe le mal de leur équipe, et de là, à trouver le remède. Ne dit-on pas «qu’il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir»? Alors que l’actuelle direction du MC Oran médite tout ceci si elle veut que l’objectif tracé, le maintien en l’occurrence, soit atteint.
Pour le moment, il ne l’est pas du tout. Pire encore, puisque l’équipe oranaise est de nouveau dans la gueule du loup, et ceci ne la met nullement à l’abri d’une très mauvaise surprise. Celle-ci risque de se produire si les dirigeants mouloudéens persistent à ignorer certaines données primordiales. Tel que l’argent par exemple qui est devenu, et ça tout le monde le sait parfaitement, le nerf de la guerre.
Et c’est d’ailleurs partout ainsi, et pas uniquement chez nous. Alors que ces messieurs comprennent une fois pour toutes que l’essentiel est là et non dans les déclarations tapageuses et «colorées» qui ne servent à rien. Si ce n’est à tromper l’opinion publique en la lançant sur une fausse piste. Le club phare d’El-Bahia a besoin, maintenant et plus que jamais, de toutes ses forces, et le Camerounais Gilles Binya en est une, et de poids. Le libéro mouloudéen est devenu une pièce maîtresse dans l’échiquier de M. Medjadj Mohamed Nadjib, et les supporteurs d’El-Hamri, qui n’hésitent jamais à lui témoigner leur considération, le savent très bien.
Aussi, ils ne pardonneront jamais et à quiconque s’ingéniera à se passer des services plus qu’utiles de cet élément que l’on compare souvent à l’inimitable feu Hadefi Miloud. Prétendre que Binya simule une blessure pour ne pas jouer, alors que la vérité est une prime de signature non perçue, est une entourloupette qui risque de coûter très cher aux «Rouge et blanc». Le joueur camerounais n’a rien demandé d’autre que son dû et il appartient à ceux qui ont la charge de gérer le club, de s’en acquitter.
D’autant plus que la trésorerie du club a été conséquemment renflouée tout récemment. Qu’on songe à s’en débarrasser et à le remplacer par Ouasti ou même Puyol, est l’affaire des dirigeants du club mais pas maintenant parce que le Mouloudia a besoin de son libéro camerounais. D’ailleurs, tout le monde a constaté qu’en son absence, la cage oranaise encaisse beaucoup de buts. Qu’on ne s’y trompe pas, le MCO est maintenant plus que jamais menacé et le reste de son itinéraire est semé de très sérieuses embûches qui ont pour noms le NA Hussein-Dey, le CA Batna, le CS Constantine, la JS Kabylie et l’USM Alger.
Aussi, l’heure est à la mobilisation générale de toutes les parties, à savoir dirigeants, staff technique, joueurs et même les supporteurs afin d’éviter une catastrophe à ce prestigieux sigle. Les trois dernières le sont déjà certainement et il reste à savoir si la première l’est, elle, aussi. De toutes les façons, elle ne pourra pas faire autrement si elle veut que l’objectif qu’est le maintien soit atteint.
Celui-ci est incontestablement l’avenir immédiat des Mezouar et compagnie. Après, il sera toujours temps de faire des projets avec les Girondins de Bordeaux ou les «Bianconéri» de la Juventus de Turin ou même le Barça. Entre le rêve et la réalité, le choix est vite fait, et il consiste à sauver d’abord le MCO, et après, on pourra toujours penser à amuser la galerie. Une galerie préoccupée surtout par le devenir des «Rouge et blanc». A bon entendeur, salut !
Par Harchaoui N. A. - La Voix de l'Oranie, le 16 avril 2006