Comment économiser le gaz naturel ? Depuis plusieurs années, la flambée des prix du pétrole mobilise politiques et économistes, notamment dans les pays industrialisés touchés de plein fouet. Aux Etats-Unis, en France, en Allemagne, la flambée des prix des carburants est un facteur permanent de mécontentement social. En plus, les opinions publiques dans les pays développés sont de plus en plus sensibles à la protection de l'environnement et la réduction du gaz à effet de serre qui détruit lentement la couche d'ozone.
Cette réduction passe par une diminution de la consommation mondiale d'énergies fossiles qui participent en partie à fragiliser la couche d'ozone, avec les conséquences que l'on connaît déjà sur le climat.
Plus inquiétant, la consommation effrénée de pétrole et de gaz mène droit à l'épuisement de ces deux énergies, sans lesquelles l'humanité retournerait à l'âge pré-industriel. Les spécialistes prédisent une raréfaction du pétrole dans un siècle. La fin du pétrole est proche. Au même temps, l'appétit des industriels devient vorace. L'économie mondiale consomme de plus en plus de pétrole et de gaz, sous l'effet de l'émergence de nouvelles puissances économiques comme la Chine et l'Inde. Dans les pays développés, l'économie de l'énergie a commencé à donner ses effets, notamment dans les centres urbains. Les gouvernements encouragent la recherche de nouvelles formes d'énergie, et les industriels investissent des sommes colossales pour répondre à la demande.
Mais l'économie mondiale est trop dépendante du gaz et du pétrole et trouver des solutions pour les remplacer n'est pas une tâche facile. Et dans les pays émergents comme l'Algérie, l'économie de l'énergie reste marginale. Grand pays exportateur de gaz naturel, notre pays ne fait pas profiter totalement ses citoyens de cette énergie. Beaucoup de foyers, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur des centres urbains, ne sont pas connectés au réseau de distribution du gaz naturel. Mais ça va venir. L'Algérie se développe rapidement sous l'effet justement des recettes pétrolières et gazières, ce qui dope la consommation nationale de gaz naturel. L'économie du gaz naturel va se poser à nous dans les prochaines années. Il faut s'y préparer, d'autant que l'Algérie est l'un des plus grands exportateurs de gaz au monde.
Dans cette optique, la Faculté des sciences économiques, des sciences de gestion et des sciences commerciales de l'université organise dimanche prochain à la bibliothèque des sciences sociales de l'IGMO une manifestation scientifique portant sur «l'économie du gaz: enjeux et axes de réflexion». «L'objectif est de réunir des chercheurs, des universitaires et des professionnels nationaux et étrangers, travaillant sur cette thématique», souligne Bachir Boulenouar, le doyen de la faculté, dans un communiqué. «L'objectif aussi, ajoute le doyen, est de comprendre les enjeux suscités par les activités liées au gaz naturel et d'appréhender la dimension gazière que prend de plus en plus l'Algérie sur le marché international».
Par Hamid Guemache - Le Quotidien d'Oran, le 5 mars 2007.