D'immenses embouteillages se forment quotidiennement sur la corniche oranaise depuis plusieurs jours. A l'origine de cette situation, les travaux de confortement de la falaise. En effet, la 3ème tranche du projet de confortement du massif rocheux, réalisée par le groupe français CAN, a démarré depuis près de 2 semaines à partir du lieudit Monte-Cristo, ce qui a nécessité le recours à une circulation alternée du fait qu'une bande de sécurité délimitée par une ligne de blocs en béton sur l'axe de la chaussée a été érigée pour parer au risque de chute de pierres et autres objets.
L'une des 2 voies étant donc fermée sur une distance d'une centaine de mètres pendant l'exécution des travaux, les automobilistes venant de part et d'autre sont obligés d'alterner, ce qui n'est pas sans engendrer un bouchon d'autant plus gênant que les intervalles d'attente sont longs. Certes, la restriction de la circulation à ce niveau est inévitable, d'autant plus qu'il s'agit de travaux à risque. Mais n'aurait-il pas été plus judicieux de procéder à des travaux par intermittence ?
C'est-à-dire mener la tâche en dehors des horaires de pression, par exemple tôt le matin (de 4 h à 6 h), ou durant la nuit, à partir de minuit le cas échéant. Un tel planning aurait épargné certainement aux automobilistes les désagréments et les alias du chantier pour peu qu'on mette en place des projecteurs et autres équipements pour le travail nocturne, chose qui fait défaut dans le cas présent. Cette vision simpliste et économiste, qui contraste avec l'ampleur d'un tel chantier qui intervient sur une voie à grand trafic reliant deux grandes agglomérations, a fait que la circulation est altérée en plein jour, aux moments critiques du flux automobile, sachant que la route des tunnels est pratiquement la seule liaison entre Oran et la daïra de Aïn El-Turck, du moment que la corniche supérieure reste inemployée car ce chemin de wilaya qui serpente dans le mont du Murdjadjo pour déboucher à Coca (Les Amandiers) est trop étroit, partiellement dégradé et dépourvu d'éclairage.
Il est vrai qu'il existe un projet d'élargissement de cette route de montagne, mais ce projet «urgent» est à chaque fois repoussé aux calendes grecques. Les usagers lancent un appel pressant aux autorités concernées, notamment la Direction des travaux publics, pour faire en sorte que le projet de fortification de la falaise ait les effets les plus limités possibles sur la circulation. Il faut dire, néanmoins, que l'action est très louable, en ce sens qu'elle vient résoudre définitivement le redoutable problème de corrosion du massif rocheux, de la chute de pierres et des torrents de boue qui en résultent.
Ceci alors que la circulation sur la corniche a connu récemment une nette amélioration avec la mise en service de l'échangeur Oran-Ouest, lequel ouvrage d'art a définitivement résolu le problème du cisaillement à hauteur de la place Bastos. En effet, depuis l'ouverture de ce «pont» réalisé par le groupe algéro-italien Sotramo-Pizzarotti, ça marche comme sur des roulettes sur le secteur Pêcherie-Bastos-Sidi El Houari-Rampe Vallès et, par ricochet, sur la route du port, le boulevard du Front-de-mer et les alentours.
Par S. Saaïdia - Le Quotidien d'Oran, le 13 mars 2007.