Comme à chaque saison estivale, Oran connaît un véritable engouement chez les touristes, aussi bien locaux qu’internationaux. La destination El Bahia est ainsi l’une des plus prisées d’Algérie.
L’année dernière, le chiffre officiel du nombre d’estivants ayant foulé le sol oranais a dépassé la barre des 14 millions, du jamais-vu ! Mais qu’est-ce qui rend cette ville si attrayante ? Tout d’abord, il faut savoir qu’Oran est la mieux cotée des villes algériennes en matière d’infrastructures touristiques. Ce sont pas moins de 147 hôtels qui sont fonctionnels dans cette ville, et cela sans compter ceux qui sont encore en cours de construction.
A titre comparatif, la wilaya d’Alger comptabilise, elle, seulement 122 hôtels. Le Méridien d’Oran (5 étoiles), dont l’inauguration a coïncidé avec l’ouverture de la saison estivale 2012, affiche complet depuis plusieurs semaines, et cela en dépit du prix de la chambre, qui talonne les 20 000 DA.
A cela, il est à noter que la quasi-totalité de ses occupants ne sont pas ceux qui font dans «le tourisme d’affaires», mais ce sont tout simplement les émigrés, ceux qui, à chaque été, rentrent au pays y passer des vacances ! Idem pour le Sheraton d’Oran qui connaît un engouement certain chez les «Algériens de l’étranger».
Le Royal hôtel, autre 5 étoiles, est lui aussi très prisé. L’Ibis hôtel, dont la chambre est cédée à 7200 DA/nuit, ne désemplit pas, et cela pas seulement pendant la saison estivale, mais durant toute l’année. A la corniche, le seul hôtel 5 étoiles est l’Eden Palace qui connaît également un véritable engouement.
Pour le reste, les estivants peuvent se rabattre sur des hôtels de moindre qualité, mais dont le prix est plus accessible. Beaucoup d’estivants choisissent Oran pour «ez-zahw» (la gaieté), les Oranais étant connus pour être des couche-tard qui ont le sens de la fête. Dès la tombée de la nuit, des familles entières, des couples ou encore des bandes de jeunes envahissent le long boulevard du front de mer pour des promenades nocturnes.
Au square Port Saïd, les deux célèbres crémeries ne désemplissent pas. Quand au square de Bamako, la crémerie qui le jouxte connaît également un grand succès. Mais hélas, du fait que les promoteurs et les bétonneurs ont fait du centre-ville d’Oran une cité tristounette, où le béton bouffe le paysage, il fallait aux Oranais trouver une parade. Et cette parade, c’est dans les ronds-points qu’ils l’ont trouvée !
Depuis quelques années, on assiste à la «grande ruée» vers les ronds-points du Sheraton, de la résidence El Bahia ou encore de l’hôtel Méridien. «On ne va pas attendre éternellement que les autorités locales daignent nous construire des espaces verts, nous dira une mère de famille. On vient ici dans ce rond-point, car c’est beau, c’est propre, il y a de la verdure et des jets d’eau. Que demande le peuple ? En tous cas, les enfants s’amusent comme des fous !»
A Aïn El Turk, une scène a même été aménagée au rond-point El Chams pour permettre aux jeunes d’exposer leurs talents. On aime venir à Oran pour le cadre de vie. A l’est de la ville, la chaîne Gelato, qui propose des glaces italiennes, vient d’ouvrir un établissement. Un restaurant italien, La Strada, devra ouvrir très prochainement à ses côtés.
Dans ce même secteur, on trouve le café Cappucino, très prisé des Oranaises et des Oranais, et qui comprend une grande terrasse qui ne désemplit jamais. Plus à l’est, à Canastel, c’est l’établissement Pizza Rock qui connaît une grande affluence de la part des jeunes. Cet établissement a la particularité de mettre à la disposition des clients toutes sortes d’instruments de musique, rendant ainsi l’ambiance sans arrêt électrique.
A la cité Akid Lotfi, véritable fourmilière, les gens investissent chaque nuit le boulevard Dubaï, où le train touristique «bouyouyou» fait le bonheur des petits. Les bars d’Oran sont aussi très prisés, mais ferment durant le Ramadhan, ces établissements ferment les uns après les autres pour rouvrir à nouveau la fin du mois d’août.
Parmi les bars du centre-ville les plus en vogue, on compte assurément le Titanic, le Teuf Teuf, le Merle Blanc, Mon Village, le Mélomane, ou encore le Voile d’Or. Les restaurants de luxe, eux, se comptent au compte-gouttes : la table d’hôte, le Titanic (sous-sol), la Cienda et Villa St Tropez, et cela sans compter les restaurants qui se trouvent dans les grands hôtels.
Par Akram El Kébir - EL Watan. Le 21 Juillet 2012.