Oran : Le minaret de la mosquée de Sidi El-Houari menace de s'effondrer

Le minaret de la mosquée El-Bey Mohammed El-Kebir dans le quartier de Sidi El-Houari suscite une vive inquiétude de la part des fidèles qui fréquentent cette mosquée, mais aussi de tout ceux qui oeuvrent pour la sauvegarde du patrimoine historique du vieil Oran.

Construite par le Bey Othmane Ibn Mohammed El-Kebir, l'un des fils de Mohammed El-Bey El-Kebir, en l'an 1799 du calendrier grégorien, ce minaret recèle, au sein même de ses pierres, une partie de la mémoire de cette ville et du vieux quartier de Sidi El-Houari.

Durant la période du colonialisme (1830-1962), il fût longtemps utilisé par les Français comme annexe de l'ex-hôpital Beaudens. A l'indépendance, en 1962, il servit comme buanderie durant de longues années, avant qu'une association du quartier de Sidi El-Houari ne lui restitue, durant les années 80, sa vocation initiale comme lieu de culte.

N'ayant jamais fait l'objet d'opérations de restauration sérieuse, la mosquée Mohammed El-Bey El-Kebir, située à la Place de la Perle, et son minaret de manière plus particulière risquent, et plus que jamais auparavant, de tomber en ruine. De grosses fissures menacent le minaret qui, selon les fidèles de la mosquée, risque à tout moment de se scinder en deux.

Même la salle de prière, disent-ils, est à chaque chute de pluies submergée par les eaux. Cette état de dégradation avancé a motivé les pouvoirs publics de la wilaya à programmer, au même titre que la mosquée du Pacha, sise au même quartier, des travaux de réhabilitation d'urgence pour éviter à ce que le minaret ne tombe en ruine.

Selon la direction des Affaires religieuses et des wakfs de la wilaya d'Oran, les deux mosquées sus-mentionnées ont fait l'objet, en date du 30 janvier dernier, d'une consultation restreinte pour la réalisation des études. Vingt jours après, quatre bureaux d'études se sont présentés pour retirer les cahiers des charges.

Le 24 février, il a été procédé à l'ouverture des plis des offres techniques, en présence des représentants de la DUC, la DLEP et la direction de la Culture. La commission d'évaluation a porté son choix sur le bureau d'études «Ibdaâ».

Pour les offres commerciales, elles sont prévues au cours de cette semaine, nous confie, par ailleurs, M. Adnane Mustapha, chef de service des wakfs, au sein de la direction des Affaires religieuses.

Selon ce même responsable, une enveloppe de 30 millions de dinars a été dégagée par la wilaya pour financer l'étude et la réalisation des travaux de réalisation au niveau de la mosquée Mohammed El-Bey El-Kebir et la mosquée du Pacha.

Pour ce qui est du lancement des travaux, aucune date officielle n'a été fixée pour le moment. Ce qui ne manque pas de susciter moult inquiétudes de la part des fidèles qui mettent l'accent sur le caractère urgent de ces travaux.

Aussi, après la fermeture des deux mosquées Mohammed El-Bey El-Kebir et Pacha pour les travaux de restauration, il faudrait prévoir un autre lieu de prière pour accueillir les fidèles, indiquent-ils. A ce propos, ils proposent l'ouverture de la salle de prière du mausolée de Sidi El-Houari, fermée, selon eux, depuis déjà neuf ans.

Par H. Barti - Le Quotidien d'Oran, le 12 mars 2007.