Oran : Menaces sur la forêt de Canastel

Les habitants du secteur urbain El-Menzah (ex-Canastel), représentés par l’association «Es-Sanaouber», lancent un appel aux autorités concernées pour intervenir et sauvegarder leur forêt. Dans une lettre ouverte adressée au président de la République, jointe à une pétition signée par plus de 150 contestataires, les citoyens demandent «d’arrêter le projet du POS (Plan d’occupation des sols) et de la frange maritime de Canastel qui devait être réalisé sur des espaces verts, notamment la troisième phase qui préconise la réalisation de 28 lots».

Dans leur lettre, les citoyens indiquent que «dans le POS en question, il a été inclus un lotissement pour ériger des lotissements au sein de la forêt sise dans l’ancien Canastel. La forêt en question est classée dans les guides internationaux pour ses pinèdes et son panorama donnant sur la baie d’Oran». Les habitants ajoutent que «ce projet constitue un véritable crime écologique et créera un désastre de notre patrimoine forestier déjà dévasté par le bétonnage outrancier, sans aucune mesure, et défigurera à jamais notre site et la falaise connus par leur micro-climat et leur vocation touristique».

Par ailleurs, on peut lire dans une correspondance du directeur de l’Environnement que «le POS de la frange maritime phase 2 a été approuvé, il précise que la forêt de Canastel doit être maintenue comme espace boisé et protégé et interdit toute installation sur ce site». Le président de l’association Es-Sanaouber s’appuie, pour sa part, sur l’article 2 du chapitre 1 de la loi des forêts qui stipule que «le respect de l’arbre est un devoir pour tous les citoyens», et l’article 14 stipulant que «le domaine forestier national est inaliénable, imprescriptible et insaisissable».

Contacté, le responsable de la division de l’urbanisme et de la planification de la commune d’Oran nous a déclaré que «quatre ou cinq personnes ont des actes de propriété et le bureau d’étude a proposé de les réunir sous forme d’un îlot, en plus de quelques équipements publics». Le même responsable a nié l’existence des 28 lots, ajoutant qu’une enquête publique concernant le projet du POS de la frange maritime a été lancée le 7 juin dernier et prendra fin le 7 du mois en cours. A l’issue de cette enquête, dont l’arrêté a été publié auparavant dans les journaux, la commission technique présidée par le wali se réunira pour étudier et prendre en charge les doléances de tous les citoyens».

Par J.Boukraâ - Quotidien d'Oran