Des commissions nationales représentées par les membres de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), des mandataires, des experts en fruits et légumes, des représentants de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA) et des membres des chambres d'agriculture seront créées avant la fin du mois de mars, a-t-on appris, hier, auprès de M. Boulenouar, chargé de la communication de l'UGCAA.
Ces commissions, une fois mises sur pied auront pour mission de recenser toutes les difficultés et les problèmes rencontrés et de dégager des solutions pour la réhabilitation et l'organisation des marchés de gros de fruits et légumes à travers le territoire national. Il est question, selon notre interlocuteur, d'élaborer un plan de travail englobant, en plus des problèmes rencontrés, les suggestions avancées par les commissions et de les présenter aux sénateurs, aux membres de l'APN, aux représentants du ministère du Commerce et ceux de l'Agriculture. En effet, la mise en place de telles commissions pourra largement remédier à de nombreuses insuffisances constatées au niveau des marchés de gros.
L'intervention, hier, au siège de l'annexe communale d'Es-Seddikia des mandataires d'Oran et de Sidi Bel-Abbès a permis de mettre en relief l'anarchie engendrée par le marché informel. Le constat est amer et les mandataires se retrouvent livrés à eux-mêmes. Cette anarchie causée par le marché informel a encouragé l'évasion fiscale et la spéculation sur de nombreux produits comme c'est le cas de la pomme de terre dont le prix risque d'atteindre les 70 DA. «Pas moins de 70% de la masse des fruits et légumes passe à travers les filets». Autrement dit, l'informel a envahi la filière fellahs-mandataires-détaillants, ajoute-t-on. L'absence de contrôle n'a fait qu'encourager de nombreuses pratiques aux conséquences fâcheuses tant pour l'économie que pour le consommateur. «L'Etat doit s'impliquer dans le contrôle et la gestion de ces marchés de gros à travers une réorganisation qui répondra aux normes internationales», précise-t-on.
Ainsi, et en prévision de cette action, l'UGCAA a procédé, dans un premier temps, à la réorganisation des secteurs d'activités pour passer, par la suite, aux marchés de gros de fruits et légumes et même de l'alimentaire, explique notre interlocuteur. Dans ce cadre, un appel à destination des autorités locales a été lancé, hier, par les membres de l'UGCAA. Les intervenants demandent à être impliqués dans toute opération visant les marchés de gros. A Oran, il existe 220 mandataires dont 110 activent à l'intérieur des halles centrales, selon le responsable de l'UGCAA de la wilaya Oran, ajoutant que ce chiffre va atteindre les 300 mandataires.
En effet, cette action d'organisation et de contrôle des marchés de gros, largement souhaitée par les membres de l'UGCAA, peut apporter ses fruits notamment avec la création d'emplois, le recouvrement fiscal et la lutte contre la spéculation et l'informel, ce qui permettra au consommateur d'améliorer son pouvoir d'achat.
Par K. Assia - Le Quotidien d'Oran, le 5 mars 2007.